L’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec a décerné ses distinctions annuelles lors de son assemblé générale qui s’est tenue en Webdiffusion, le 5 novembre dernier, à Québec. C’est le président de l’Ordre, M. François Laliberté, ing.f., qui a procédé à la remise des distinctions "Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinère", d' "Ingénieur forestier de l'année", de la "Médaille de l’Ordre".
Distinction Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinière
La « Distinction Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinière » est remise à une personne extérieure à la profession dont les actions auront fait progresser la cause forestière et contribué à l’avancement et au rayonnement de la profession.
Cette année, l’Ordre a choisi de remettre la « Distinction Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinière » à Madame Julie Molard, biologiste
Julie Molard est biologiste et est directrice générale de l’Association forestière des deux rives (AF2R). Elle compte plus de 20 ans d’implication et de dévouement à la cause de l’éducation forestière.
Mme Molard s’est particulièrement distinguée durant les 20 dernières années en contribuant à la promotion et la mise en valeur de l’arbre et de la forêt auprès des jeunes et du grand public en plus de la promotion des métiers de la forêt dont la profession d’ingénieur forestier. Elle a grandement contribué dans ses premières années à faire revivre cet organisme qui était en difficulté et qui avait perdu de sa vivacité. Mme Molard a su assurer un dynamisme impressionnant pour favoriser l’éducation forestière des régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches mais également en s’impliquant pendant plusieurs années comme représentante officielle du regroupement provincial des Associations forestières régionales du Québec.
Durant toutes ces années, elle a relancé le service d’animation sur la forêt et le bois dans les écoles primaires et secondaires passant de 150 jeunes sensibilisés en 2001 à plus de 4 000 jeunes en moyenne dans les dernières années. C’est aussi plus de 80 000 arbres par année qui sont distribués. Sa contribution à l’éducation forestière, à la conservation et à la mise en valeur du milieu forestier est certes digne de mention.
Depuis ses débuts à l’AF2R, Mme Molard a fait preuve d’une persévérance et d’une résilience exceptionnelles. Gérer un OBNL ouvrant en éducation forestière, c’est relever le défi de la charge importante de la gestion administrative de nombreux projets avec l’incertitude du financement. C’est également de composer avec un roulement de personnel notable. Durant toutes ces années, Mme Molard a contribué au développement de l’expertise professionnelle de dizaines d’étudiants et de jeunes diplômés tant de niveau collégial qu’universitaire. L’AF2R a servi de tremplin dans la carrière de nombre d’entre eux.
Mieux faire connaître la forêt et le bois, ses métiers, ses enjeux et son importance pour l’avenir, constitue tout un défi que Mme Molard s’affaire à relever d’année en année. Pour ces raisons, l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec est fier de remettre la Distinction Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinière 2021 à madame Julie Molard.
Ingénieur forestier de l'année
Le titre d’« Ingénieur forestier de l’année » est décerné à un membre pour souligner sa contribution exceptionnelle au développement et à la promotion de la profession d’ingénieur forestier. Le ou la récipiendaire devra s’être démarqué dans les sphères d’activité de notre profession, notamment en ayant fait preuve d’initiative, de leadership ou d’innovation. Il aura ainsi favorisé le rayonnement de la profession ou généré des retombées significatives pour l’avancement du domaine forestier, et ce, dans le cadre d’un mandat spécial ou de son emploi régulier.
L’année 2021 marquera l’histoire de cette distinction. En effet, pour la première fois depuis que cette distinction a été instituée, c’est la première fois qu’une ingénieure forestière la reçoit. Cette année, c’est donc avec une très grande fierté que l’Ordre a choisi de décerner le titre d’« Ingénieur forestier de l’année » à Monsieur Patrice Bergeron, ing.f.
M. Bergeron, qui est président de Bioénergie La Tuque (BELT), a réussi à sécuriser, cette année, un financement de près de 6 millions de dollars pour la seconde phase cruciale du projet BELT qui vise à démontrer la viabilité technico‐économique et finaliser le choix du procédé de la future usine de bioraffinerie. Le but ultime de BELT est d’établir une bioraffinerie qui produira des biocarburants à partir de biomasse forestière résiduelle recueillie dans le Haut‐Saint‐Maurice. Cette usine serait la première du genre au Canada et permettrait de produire du biocarburant de transport.
M. Bergeron, conjointement avec M. Patrice Mangin, le PDG de BELT, façonne la vision du projet BELT et guide sa réalisation depuis près d’une décennie. Au fil des ans, ils en sont venus à convaincre des partenaires internationaux tel que la firme Neste, société finlandaise leader en biocarburant, et des partenaires locaux tel que la Nation atikamekw (CNA) qui représente les 3 communautés atikamekws du territoire, à la réalisation de ce projet d’envergure internationale. En tant qu’ingénieur forestier, M. Bergeron, apporte au projet BELT sa vaste expérience développée en aménagement forestier et en opérations forestières ainsi que sa volonté d’innover en valorisant la biomasse forestière résiduelle de sa région natale. La volonté ferme de Patrice Bergeron d’établir un partenariat solide avec le Conseil de la nation atikamekw a été déterminant dans le financement du projet.
M. Bergeron a choisi de dédier ses énergies à la valorisation de la biomasse forestière, en laissant son poste de directeur forestier et diversification économique à la Ville de La Tuque pour consacrer plus de temps à BELT. Il demeure toutefois impliqué dans la Chambre de Commerce et d’Industrie du Haut‐St‐Maurice à titre de vice‐président. C’est une autre expression de son attachement à sa région et du leadership qu’il y investit. Un leadership qui s’articule en grande partie autour d’un projet porteur d’une foresterie innovante, au service des gens de la région mais allant aussi bien au‐delà de ses frontières car la future bioraffinerie contribuerait à répondre à l’un des plus gros défis planétaires de notre siècle, soit remplacer les produits pétroliers par des produits alternatifs moins dommageables pour le climat. Pour relever ce défi, il faut des gens visionnaires comme M. Bergeron, qui prennent des risques, innovent et travaillent à explorer de nouvelles avenues.
La partie n’est pas gagnée mais l’Ordre tient à souligner le leadership, le travail acharné pour instaurer une nouvelle utilisation de nos ressources forestières ainsi que la grande détermination de cet ingénieur forestier, en lui décernant le titre d’Ingénieur forestier de l’année 2021.
Médaille de l’Ordre
La « Médaille de l’Ordre » est remise annuellement à un ingénieur forestier qui, par ses qualités personnelles et ses différentes réalisations, aura marqué de façon significative l’avancement et le rayonnement de la profession, et ce, tout au long de sa carrière.
Cette année, l’Ordre a choisi de remettre la « Médaille de l’Ordre » à monsieur Jean-Pierre Saucier, ing.f.
Monsieur Saucier est diplômé de la Faculté de foresterie et de géomatique de l’Université Laval en 1984 et il a terminé son doctorat en 1997 à École nationale du génie rural des eaux et des forêts de Nancy, en France. Au cours de sa riche et diversifiée carrière professionnelle, il s’est illustré par les nouvelles connaissances sur l’écologie de nos écosystèmes forestiers, leur dynamique et leur aménagement durable, tout en ayant la transmission de ces connaissances comme priorité.
M. Saucier a entamé sa carrière au MFFP en 1985 comme ingénieur forestier à la Direction des inventaires forestiers (DIF). À cette époque, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a demandé au Ministère de l’Énergie et des Ressources de se doter d’un cadre écologique de référence, aussi appelé cadre écologique forestier. Dès lors, M. Saucier est devenu co-responsable du programme d’inventaire écologique du Québec méridional et chargé de projet en classification écologique et productivité des stations. Il a participé activement au développement des normes d’inventaire écologique et des normes de vérification pour les contrats d’inventaire écologique. Il a également été un acteur de premier plan dans le développement des méthodes de classification écologique, de l’élaboration et du stockage des bases de données et de la programmation informatique.
C’est M. Saucier qui a fait intégrer les variables écologiques aux inventaires forestiers au courant du 3e programme d’inventaire (années 90). L’inventaire forestier prend alors le nom d’inventaire écoforestier. C’est donc M. Saucier qui a permis la transition de la carte forestière à la carte écoforestière au cours du 3e inventaire. Ces nouvelles informations ont permis de mieux structurer et planifier les interventions forestières et les calculs des possibilités forestières par l’amélioration des modèles de croissance désormais alimentés avec de l’information écologique. M. Saucier a publié des recueils souvent cités et il a aussi fait partie de comités canadiens et internationaux. Par ces actions, le système de classification du Québec et son application en aménagement forestier durable sont maintenant connus mondialement et, aux dires même des pairs, le système du Québec est considéré comme le meilleur. En parallèle à son emploi régulier au MFFP, il contribue pendant plus de 22 ans à former des cohortes d’étudiants, futurs ingénieurs forestiers, à l’Université Laval, dans le cadre du cours de photo-interprétation écoforestière.
On dit de Jean-Pierre Saucier que c’est un visionnaire, un leader exceptionnel et un homme d’équipe. On peut affirmer sans l’ombre d’un doute que son rôle et les retombées de ses réalisations sur la pratique de la foresterie au Québec sont majeurs.
En raison de ses grandes qualités personnelles et professionnelles et d’une reconnaissance hors du commun de ses pairs pour l’ensemble de sa carrière, l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec considère que Monsieur Jean-Pierre Saucier est un récipiendaire de grande qualité pour la Médaille de l’Ordre 2021.
Au nom du Conseil d'administration de l'OIFQ, le président de l'Ordre, Monsieur François Laliberté, ing.f., Ph. D., désire féliciter chaudement les récipiendaires des Distinctions 2021.