Québec, le 19 avril 2010. Voilà un bien mauvais début de conversation téléphonique! En effet, quand la police vous appelle, on peut s’attendre au pire. Cependant…
Lorsque le syndic ou le syndic adjoint communique avec vous, la loi est claire : vous devez répondre à ses questions. Cependant, dans la très grande majorité des cas, il n’est pas fondé de s’attendre au pire.
Plus souvent qu’autrement, le syndic qui désire de l’information vous téléphonera avant de vous écrire. L’information recherchée peut ne pas vous concerner personnellement. En ce cas, pas de danger, sauf si vous refusez de lui répondre. Si, au contraire, elle vous concerne directement, raison de plus de collaborer pleinement. En effet, les statistiques du Bureau du syndic de l’Ordre révèlent que seulement 14% des quelque 300 enquêtes menées à ce jour ont abouti à une plainte devant le Conseil de discipline. C’est donc dire que, dans 86% des cas, l’information recueillie a permis d’exonérer l’ingénieur forestier de tout reproche ou de conduire à une conciliation par le syndic.
Lorsque le syndic écrit pour avoir de l’information papier, il termine généralement ses lettres en rappelant qu’il est obligatoire de lui répondre et de fournir toute l’information demandée. En effet, le seul fait de ne pas répondre ou de fournir de l’information incomplète est passible d’une poursuite devant le Conseil de discipline pour entrave. D’ailleurs, quelques ingénieurs forestiers ont déjà été poursuivis pour ne pas avoir répondu.
Quant au fait de cacher une partie de l’information, non seulement cela est-il aussi passible de poursuite, mais cela n’aide pas la cause de l’ingénieur forestier interrogé. D’abord, son innocence est inévitablement questionnée. Ensuite, l’information cachée est peut-être justement celle qui permettra d’exonérer la personne sous enquête. Dans 86% des cas…
Le syndic qui communique avec vous le fait en tant qu’enquêteur. Il a probablement plusieurs enquêtes à son crédit, donc de l’expérience. Il ne sert à rien de lui cacher des choses; il s’en apercevra probablement. Quant à l’idée de modifier sa version des faits en cours d’enquête, cela n’est guère mieux, pour des raisons évidentes.
En conclusion, quand le syndic ou le syndic adjoint appelle ou écrit, le comportement à adopter consiste à collaborer tout de suite, pleinement et honnêtement. Ne pas le faire, c’est s’exposer à une poursuite sans même être allé au fond de l’affaire en cause. Et puis, dans 86% des cas…
Yves Barrette, ing.f., M. Sc.
Syndic