L’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec a décerné ses distinctions pour l’année 2012 dans le cadre du Banquet de son 91e congrès annuel, lequel se tient au Loews, Le Concorde de Québec. Le président de l’Ordre, M. Denis Villeneuve, ing.f., a procédé à la remise de ces distinctions en présence de plus de 300 congressistes venus de toutes les provinces canadiennes.

Distinction Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinière

La « Distinction Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinière » est remise à une personne extérieure à la profession dont les actions auront fait progresser la cause forestière et contribué à l’avancement et au rayonnement de la profession.

Katherine Court Cette année, l’Ordre a choisi de remettre la « Distinction Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinière » à madame Katherine Court.

Même si elle occupe maintenant un poste à la haute direction de Produits forestiers TEMREX, Mme Court a passé sa vie en forêt. Garde forestier de formation, elle obtient, dès sa sortie de l’école, son permis de mesureur de bois et passe les années 80 en forêt, à évaluer et mesurer les volumes coupés. Ses employeurs de l’époque remarquent vite ses qualités décisionnelles ainsi que sa rigueur et sa droiture au travail.

Lorsqu’elle n’est pas en forêt à mesurer, elle occupe son temps en participant à la cartographie, à la planification de travaux commerciaux et non-commerciaux et aide à la réalisation, sous l’égide d’ingénieurs forestiers, des plans d’aménagement forestier.

Très versatile, elle a porté durant sa carrière autant le chapeau blanc que le chapeau de couleur du travailleur et peut jouer du verbe autant que de la scie mécanique, comme à l’époque où elle était mesureur.

Ayant acquis une notoriété importante dans la région de la Gaspésie et même dans le Québec en général, elle se sert de l’influence qu’elle a méritée grâce à sa franchise directe, sa résilience, sa logique, son dynamisme, son ouverture d’esprit, son leadership et son efficacité, à l’amélioration de la cause forestière.

Ces nombreuses années à harmoniser et à concilier les préoccupations des forestiers et des non-forestiers, des employés et des employeurs, des officiels du MRNF et des bénéficiaires de contrats en forêt publique, l’exemple exceptionnel de réussite par une femme dans un milieu majoritairement masculin dont elle est la preuve vivante, ses réalisations qui ont sculpté le territoire gaspésien, sa recherche d’amélioration continue et de promotion du changement ainsi que ses années dévouées à des entreprises œuvrant en foresterie, font de Mme Katherine Court une excellente récipiendaire de la distinction Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinière 2012.

Ingénieur forestier de l’année

Le titre d’« Ingénieur forestier de l’année » est décerné à un membre pour souligner sa contribution exceptionnelle au développement et à la promotion de la profession d’ingénieur forestier. Le ou la récipiendaire devra avoir accompli un acte méritoire remarquable dans les sphères d’activités de la profession au cours des 24 derniers mois. Il pourra s’agir d’une contribution personnelle exemplaire dans les domaines scientifique, culturel, humanitaire, politique, social ou des communications.

Cette année, l’Ordre a choisi de décerner le titre d’« Ingénieur forestier de l’année » à une équipe d’ingénieurs forestiers, messieurs :

  • Jean-Pierre Gagné, ing.f.
  • Jacques J. Tremblay, ing.f.
  • Simon Vézeau, ing.f., M.Sc.

La candidature de ces ingénieurs forestiers au titre d’« Ingénieur forestier de l’année » a été retenue afin de souligner leur apport, à l’intérieur de leur champ d’expertise respectif, à l’évaluation du potentiel d’intégration et à l’expérimentation de la technologie LIDAR dans un contexte de planification opérationnelle en forêt boréale.

Ce projet a vu le jour sur une unité d’aménagement située dans la Réserve faunique des Laurentides. Pour nos trois ingénieurs forestiers, il devenait impératif d’obtenir des données forestières beaucoup plus détaillées et précises, notamment concernant l’information sur la structure des peuplements, information à la base du diagnostic sylvicole écosystémique.

C’est alors que l’ingénieur forestier Jean-Pierre Gagné, directeur de Scieries Leduc, a fait appel à son confrère, M. Simon Vézeau, directeur de projet chez AECOM consultants, afin de lui proposer une solution à ses problématiques. Après avoir décidé d’expérimenter la technologie LIDAR, ils font appel à l’ingénieur forestier Jacques J. Tremblay, alors Chef de l’unité de gestion de Portneuf-Laurentides au MRNF, pour lancer le projet pilote sur le territoire.

C’est ainsi qu’a débuté un des projets les plus novateurs depuis l’avènement de la géomatique. Les résultats sont tels que l’on peut facilement parler de révolution technologique pour le domaine forestier. L’information obtenue à partir de celle-ci est si précise qu’elle change complètement les façons de faire établies depuis de nombreuses années. Le LIDAR offre l’avantage de donner une information détaillée sur le couvert forestier, mais également sur la topographie du terrain, ce qui constitue un outil hautement performant pour optimiser la planification des interventions.

Un mot sur chacun d’entre eux…

  • Jean-Pierre Gagné

    Jean-Pierre Gagné, ing.f.

    M. Gagné est celui qui a fait naître la problématique. La rigueur professionnelle de M. Gagné l’aura conduit à exiger ni plus ni moins que la pleine connaissance de tous les éléments biophysiques de son territoire d’approvisionnement à un niveau de détail jamais vu auparavant (échelle de l’arbre inliiduel). Dès le début et tout au long du projet, il a donné son appui constant au projet et à l’équipe multidisciplinaire en place, tout en laissant la pleine latitude aux professionnels impliqués pour mener à terme le projet et obtenir les résultats attendus.


  • Simon Vézeau

    Simon Vézeau, ing.f.

    M. Vézeau est celui qui a eu l’idée d’utiliser la technologie LIDAR à des fins de planification opérationnelle. Il a conçu le projet en adressant différentes problématiques spécifiques de la planification opérationnelle au moyen de produits et d’analyses dérivées du LIDAR. À titre de directeur de projet, il a su s’adjoindre à une équipe multidisciplinaire; des professionnels de la géomatique et de la télédétection ainsi que des ingénieurs et des techniciens forestiers spécialisés dans les opérations forestières, dans la cartographie et dans la dendrométrie. Au total plus de 15 personnes ont été impliquées dans le projet dont le travail fut planifié, coordonné et dirigé par M. Vézeau.


  • Jacques J. Tremblay

    Jacques J. Tremblay, ing.f.

    M. Tremblay est l’autorité décisionnelle régionale qui a donné son aval au projet. Il a saisi le plein potentiel de la technologie pour la planification opérationnelle dès les premières discussions et la première ébauche du projet. Il a su faire cheminer le projet au sein du MRNF afin d’obtenir l’aval des autorités nationales pour aller de l’avant.

    Monsieur Tremblay a joué un rôle déterminant dans la diffusion des résultats, en organisant de nombreuses présentations aux différents groupes de travail qui interviennent au niveau de la planification opérationnelle. Il a aussi supporté plusieurs visites terrain qui ont permis à plusieurs ingénieurs forestiers de constater de visu la justesse de cette nouvelle technologie.

    L’innovation et la synergie professionnelle de ces trois ingénieurs forestiers sont un exemple inspirant démontrant la force du travail d’équipe pour arriver à des réalisations qui auront un impact majeur sur la pratique du génie forestier au Québec.

    L’Ordre est heureux de souligner ainsi la vision et le travail magistral de ces trois partenaires en leur décernant le titre d’ingénieur forestier de l’année 2012.

Médaille de l’ordre

La « Médaille de l’Ordre » est remise annuellement à un ingénieur forestier qui, par ses qualités personnelles et ses différentes réalisations, aura marqué de façon significative l’avancement et le rayonnement de la profession, et ce, tout au long de sa carrière.

Roger A. Lachance

Cette année, l’Ordre a choisi de remettre la « Médaille de l’Ordre » à monsieur Roger A. Lachance, ing.f.

M. Lachance a gradué de la Faculté de foresterie et de géomatique de l’Université Laval en 1954. Ce fût alors le début d’une riche et imposante carrière de 57 ans, majoritairement passée dans des postes de haute direction. Son parcours est peu commun pour un ingénieur forestier. En effet, toujours à l’affût de nouveaux défis et ayant une soif intarissable de dépassement de soi, M. Lachance a su continuellement élargir son champ de compétences en se démarquant dans des domaines autres que celui de forestier.

À sa sortie de la Faculté, il œuvre toutefois pour la Consolidated Bathurst, pendant 13 ans, à différents postes de gérance de l’exploitation forestière. M. Lachance se découvre alors une passion pour l’amélioration des opérations et de l’efficience de la chaîne de production. L’arrivée de la mécanisation des opérations forestières devient également une source de motivation profonde à faire plus et mieux.

C’est cette passion qui le pousse à accepter ensuite le poste de vice-président, ingénierie et développement chez Timberjack Machines Limited, à l’usine principale de Woodstock, en Ontario. Il y développe une connaissance avancée de l’ingénierie associée aux équipements forestiers. Ces années de service chez Timberjack le dirige alors vers les Industries Tanguay, en 1974. Deux ans plus tard, il devient président-directeur général de cette entreprise de conception et de fabrication d’équipements forestiers.

C’est en 1978 qu’il passe chez Bombardier, à titre de président-directeur général de la division industrielle, à Valcourt. À cette époque, cette division comptait 400 employés et fabriquait une gamme de produits et de machineries diverses, dont des tracteurs à chenilles.

En 1981, il revient au domaine forestier, à la Société d’état Rexfor. Son passage chez Rexfor est marqué par de belles réalisations, encore une fois trop nombreuses à énumérer.

Toujours avec cette soif de défis, il accepte ensuite un poste chez Groupe Béton Provincial, à titre de directeur général des opérations. Sous sa direction, l’entreprise construisit une nouvelle usine, élargit la ligne de produits en plus de développer de nouveaux procédés de fabrication et automatisa la ligne de production.

En 1993, il accepte de mettre ses compétences au service des Nations autochtones Cris et Atikamekw sur des projets de développement. Il y restera 18 ans !

Tout au long de sa riche carrière, M. Lachance a fait preuve d’une rigueur et d’un professionnalisme peu communs, animé par un sens profond d’éthique et de loyauté, valeurs qui l’ont guidé tout au long de sa vie personnelle et professionnelle.

M. Lachance a su démontrer que des ingénieurs forestiers de talent peuvent accéder à des postes de haut niveau, quelqu’en soit le domaine. Durant toutes ces années, il a toujours été fier d’être ingénieur forestier et de faire la promotion de sa profession. Ses nombreuses réussites et son engagement comme ingénieur forestier tout au long de sa carrière (qui vient tout juste de se terminer à l’âge honorable de 81 ans), font de lui, un récipiendaire de grande qualité pour recevoir la Médaille de l’Ordre 2012.