L’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec a décerné ses distinctions pour l’année 2014 dans le cadre du 2e Forum franco-québécois Bois & Forêt qui se tenait du 22 au 25 septembre à Québec. C’est le président de l’Ordre, M. Denis Villeneuve, ing.f., qui a procédé à la remise des distinctions « Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinère », de « l’Ingénieur forestier de l’année » et de la « Médaille de l’Ordre ».
Distinction Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinière
La « Distinction Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinière » est remise à une personne extérieure à la profession dont les actions auront fait progresser la cause forestière et contribué à l’avancement et au rayonnement de la profession.
Cette année, l’Ordre a choisi de remettre la « Distinction Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinière » à monsieur Yves Dessureault, ing.
M. Dessureault est détenteur d’un baccalauréat en génie industriel et est membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec. Il oeuvre actuellement à titre de directeur du développement industriel et de l’innovation ouverte au Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ).
Au fil de sa carrière, M. Dessureault a activement contribué à améliorer la manière dont les ingénieurs forestiers perçoivent et conçoivent les processus de transformation, de la forêt jusqu’aux usines. Il a mené plusieurs projets ayant grandement influencé le secteur de la transformation et même de l’aménagement forestier. C’est sous son leadership que le projet « bon bois, bonne usine, bon usage » a vu le jour et donné des résultats ayant depuis redéfini la gestion forestière collaborative. Il est également l’instigateur du développement du concept de centre de valorisation de la fibre (CVF), qui a une influence certaine sur la filière forestière. Il a également contribué à différents travaux de génie en transformation du bois, notamment « Boreal scan », l’analyseur-optimiseur d’écorçage, le classificateur de copeau et l’optimiseur-classeur pour bois de plancher. Ce sont toutes des innovations ayant prouvées leur capacité à améliorer la performance des usines de produits forestiers du Québec.
Enfin, il déploie actuellement de grands efforts pour mettre en place, en Mauricie, un projet innovateur qui permettrait une plus grande synergie entre les acteurs du secteur forestier. Son récent mémoire sur les façons d’améliorer le nouveau régime forestier a su attirer l’attention de façon positive de plusieurs acteurs du milieu.
M. Dessureault est également impliqué dans la protection, la démocratisation et la mise en valeur des milieux fauniques et halieutiques depuis plusieurs années, à travers la Fondation Guy Chevrette, dont il assume la vice-présidence.
La constance, l’imagination et l’énergie caractérisent l’implication bénéfique de M. Dessureault dans le domaine forestier. Sa générosité et sa propension au travail d’équipe a permis d’influencer significativement la profession d’ingénieur forestier. Pour toutes ces raisons, l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec est heureux de remettre la distinction Gustave-Henri-Joly-de-Lotbinière à Monsieur Dessureault.
Ingénieur forestier de l’année
Le titre d’« Ingénieur forestier de l’année » est décerné à un membre pour souligner sa contribution exceptionnelle au développement et à la promotion de la profession d’ingénieur forestier. Le ou la récipiendaire devra avoir accompli un acte méritoire remarquable dans les sphères d’activités de la profession au cours des 24 derniers mois. Il pourra s’agir d’une contribution personnelle exemplaire dans les domaines scientifique, culturel, humanitaire, politique, social ou des communications.
Cette année, l’Ordre a choisi de décerner le titre d’« Ingénieur forestier de l’année » à monsieur Vincent Barette, ing.f.
M. Barrette a su faire rayonner la profession d’ingénieur forestier, de par son professionnalisme, son ouverture d’esprit et son implication citoyenne dévouée depuis le tout début de sa carrière.
M. Barette fait preuve d’un engagement personnel profond, durable et généreux. Depuis toujours, il s’est impliqué socialement et professionnellement. Son dévouement l’a amené à créer un programme pédagogique très particulier dans l’érablière de l’école primaire du Grand-Boisé de Chelsea, en Outaouais. Par cette implication bénévole, il voulait favoriser l’implication directe des enfants de l’école à chacune des étapes de la fabrication du sirop d’érable. Son apport dans le succès de ce projet confirme la portée du rayonnement que peut avoir la profession d'ingénieur forestier quand elle est exercée par une personne porteuse d'une vision globale sur notre patrimoine forestier. Il s’agit d’un travail colossal, trop souvent solitaire, qui demande une abnégation de soi dont peu de gens sont capables.
Plus récemment, il s’est impliqué activement dans l’organisation du congrès annuel de l’Ordre, lors duquel il a eu l’audace de présenter en ouverture de congrès une vidéo qu’il a réfléchie, scénarisée et produite, montrant le défi nécessaire des professionnels de la foresterie de faire évoluer le discours et la pratique dans un contexte de gestion intégrée des ressources et de développement durable.
On dit de M. Barrette que c’est un homme remarquable, au dévouement sans bornes tant dans son implication communautaire que dans ses activités professionnelles. Selon ses pairs, la profession d’ingénieur forestier a gagné beaucoup de prestige dans la région de l’Outaouais, auprès d’un très large éventail de la population. Les enfants d’école, leurs parents et toute la communauté scolaire de la région, les intervenants riverains et utilisateurs des forêts qu’il aménage, les entrepreneurs forestiers ainsi que les industriels de la région reconnaissent la grande sincérité et le souci du travail bien fait dont fait preuve M. Barrette.
Pour son implication remarquable et reconnue, son dévouement à la pratique, son accompagnement des usagers, des jeunes, des confrères et le plaisir avec lequel il partage sa passion pour la forêt, M. Barrette mérite pleinement le titre d’ingénieur forestier de l’année 2014.
Vous pouvez consulter un reportage sur le projet de l'érablière de l'école primaire du Grand-Boisé de Chelsea à l'adresse suivante : http://youtu.be/qUcfcxZGm6Y
Médaille de l’ordre
La « Médaille de l’Ordre » est remise annuellement à un ingénieur forestier qui, par ses qualités personnelles et ses différentes réalisations, aura marqué de façon significative l’avancement et le rayonnement de la profession, et ce, tout au long de sa carrière.
Cette année, l’Ordre a choisi de remettre la « Médaille de l’Ordre » à titre posthume pour rendre hommage à un grand homme du monde forestier, monsieur Magella Morasse, ing.f., qui nous a quitté en décembre dernier.
Nul doute que nombreux sont ceux et celles qui ont connu, de près ou de loin, Magella Morasse. Son implication dans sa profession et la vision dont il en avait ont laissé des traces marquantes. La forêt était avant tout un milieu de vie pour M. Morasse. Il a grandi dans une famille où la forêt était au cœur des activités de subsistance. Son père, charbonnier à temps partiel et bûcheron le reste du temps, lui a certainement inspiré son choix de carrière en foresterie.
On se souvient de M. Morasse comme d’un ingénieur forestier avant-gardiste. Il a fait ses débuts en 1971 dans la fonction publique fédérale avant d’être recruté, pendant la majeure partie de sa carrière, dans la fonction publique provinciale. À une époque où l’on ne l’envisageait pas encore, M. Morasse s’intéressait déjà à l’intégration des préoccupations fauniques dans la gestion forestière. On peut donc admettre qu’il fut l’un des pionniers en matière de gestion intégrée des ressources. Selon M. Morasse, un aménagement forestier adéquat devait prendre en compte le milieu forestier dans sa globalité. De plus, dans les années 70, il participa aux premiers inventaires fauniques québécois gérés par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Il contribua, entre autres, à mettre en œuvre une réglementation pour contrôler le prélèvement faunique. Aujourd’hui, des milliers de chasseurs et de pêcheurs bénéficient toujours de ces mesures implantées, il y a maintenant plus de 30 ans.
Il resta à l’emploi du gouvernement jusqu’en 1991 où il fut élu à la présidence de l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec. De 1991 à 1998, M. Morasse s’est distingué dans ses fonctions de président, notamment par sa volonté de faire rayonner la profession d’ingénieur forestier au Québec. Il s’était donné la mission de prioriser la relève et le développement de sa profession. De plus, la politique forestière lui tenait à cœur et il a profité de son passage à l’OIFQ pour positionner l’ingénieur forestier et son rôle dans un contexte forestier rempli d’enjeux. Pendant son mandat à l’OIFQ et pendant toute sa carrière, M. Morasse a travaillé pour assurer le bien-être de ce qu’il considérait être la plus grande richesse du Québec : l’écosystème forestier.
M. Morasse prit sa retraite du ministère des Ressources naturelles et de la Faune en 2008, mais loin de lui l’idée de se retirer complètement. Jusqu’à la fin, il continua d’œuvrer dans le domaine forestier à titre de consultant, entre autres, pour la MRC de Portneuf où sa mission fut de revitaliser le milieu forestier, mission qu’il accomplit avec brio. M. Morasse était un homme engagé dans son milieu tel que l’indique son implication dans de nombreuses organisations, pensons notamment à Solidarité rurale, l’Association forestière des deux rives, le CRIQ, Rexforêt et j’en passe. M. Morasse était passionné par sa profession et par la forêt. Il a d'ailleurs transmis cette passion à deux de ses enfants qui suivent maintenant ses traces.
Ceux et celles qui l’ont connu savent que M. Morasse avait une prestance hors du commun et une joie de vivre contagieuse. C’est un collègue incroyable que nous avons perdu et le travail qu’il a accompli tout au long de sa carrière nous rappelle que ses convictions et sa vision ont permis de faire avancer la profession.
C’est donc avec honneur que nous remettons la médaille de l’Ordre des ingénieurs forestiers à monsieur Magella Morasse afin de souligner sa carrière exceptionnelle, sa vision avant-gardiste du secteur forestier et sa passion envers sa profession. Les enfants de M. Morasse ainsi que sa conjointe étaient présents pour recevoir la médaille.