L’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec a décerné ses distinctions annuelles lors de la Journée de l’Ordre qui s’est tenue le 18 octobre dernier, à Québec. C’est le président de l’Ordre, M. François Laliberté, ing.f., qui a procédé à la remise des distinctions "Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinère", d' "ingénieur forestier de l'année" et de la "Médaille de l’Ordre" devant une centaine d’ingénieurs forestiers et dignitaires, invités pour l’occasion.

Distinctions2018 groupe

Dans l'ordre habituel: M. Réjean Bergevin, ing.f., M.Sc., M. Serge Gosselin, ing.f., et M. François Laliberté, ing.f., M.Sc., président de l'OIFQ


Distinction Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinière

La « Distinction Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinière » est remise à une personne extérieure à la profession dont les actions auront fait progresser la cause forestière et contribué à l’avancement et au rayonnement de la profession.

Cette année, l’Ordre a choisi de remettre la « Distinction Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinière » à monsieur Jean-Romain Roussel, Ph.D..

Monsieur Roussel est un ingénieur en technologie du bois, diplômé de l’École nationale supérieure des technologies et industries du bois, à Épinal, en France. Il vient tout juste de compléter sa thèse de doctorat portant sur le LiDAR, à l’Université Laval.
En lui remettant cette distinction, l’Ordre désire souligner sa contribution remarquable à la démocratisation des outils d’analyse de données d’inventaire forestier par le LiDAR.

Constatant qu’il n’existait pas de logiciel flexible et transparent permettant d’analyser les nuages de points de données LiDAR. Monsieur Roussel a commencé, dès 2015, à développer un logiciel de programmation statistique gratuit et en accès libre qui a révolutionné l’analyse de données scientifiques.

C’est dans cet esprit de transparence et de service à la collectivité que monsieur Roussel a placé son outil d’analyse, qu’il a nommé « lidR », dans un dépôt public, accessible à tous. Rapidement, une communauté d’utilisateurs s’est intéressée à lidR, ce qui l’a amené à le développer de manière substantielle. Le libre accès au code source du logiciel permet aussi d’analyser les données en toute transparence. Le succès du logiciel a bondi de manière spectaculaire lorsqu’il a été rendu disponible sur le CRAN, ce qui constitue le plus grand et prestigieux dépôt de logiciels de ce type. Ainsi, aux échelles nationale et internationale de nombreux utilisateurs de données LiDAR en foresterie utilisent maintenant lidR. Selon les statistiques du CRAN, lidR est téléchargé plus de 1000 fois par mois, et ce, tout à fait gratuitement, par des utilisateurs de partout dans le monde.

Bien que l’enthousiasme des utilisateurs du logiciel à l’échelle internationale soit un indicateur de la qualité de l’outil, c’est avant tout pour son impact sur le domaine de l’inventaire forestier au Québec qu’est basé la reconnaissance. Par le biais du développement de lidR, l’une des grandes contributions de monsieur Roussel aura été de favoriser le développement de compétences techniques et scientifiques aux ingénieurs forestiers du Québec.

La Direction des inventaires forestiers lui a récemment offert un contrat afin qu’il poursuive le développement de lidR et qu’il y intègre de nouvelles fonctions et algorithmes pertinents à leurs besoins. Par son travail, monsieur Roussel vient en quelque sorte résoudre des difficultés informatiques, ce qui offre ainsi à des ingénieurs forestiers une meilleure capacité d’analyse et de mise en œuvre de nouvelles idées. Il contribue donc de manière significative au maintien du rôle fondamentalement important des ingénieurs forestiers dans le développement des outils d’inventaire forestier par télédétection.

Pour ces raisons, le Conseil d’administration de l’Ordre est heureux de remettre la Distinction Henri-Gustave-Joly-de-Lotbinière 2018 à monsieur Jean-Romain Roussel.

Ingénieur forestier de l'année

Le titre d’« Ingénieur forestier de l’année » est décerné à un membre pour souligner sa contribution exceptionnelle au développement et à la promotion de la profession d’ingénieur forestier. Le ou la récipiendaire devra s’être démarqué dans les sphères d’activité de notre profession, notamment en ayant fait preuve d’initiative, de leadership ou d’innovation. Il aura ainsi favorisé le rayonnement de la profession ou généré des retombées significatives pour l’avancement du domaine forestier, et ce, dans le cadre d’un mandat spécial ou de son emploi régulier.

OIFQ 02 copy compressedCette année, l’Ordre a choisi de décerner le titre d’« Ingénieur forestier de l’année » à monsieur Réjean Bergevin, ing.f., M.Sc.

Réjean Bergevin est ingénieur forestier et a obtenu sa maîtrise en sciences appliquées (spécialisation en entomologie) en 1982. Dès le début de sa carrière, il s’intéresse au contrôle biologique des insectes piqueurs et ravageurs des forêts du Québec. Il agit actuellement à titre de vice-président au développement des affaires chez G.D.G. Environnement et ce, depuis 2003.

Constatant les dégâts majeurs causés par l’agrile du frêne et soucieux d’améliorer la résilience de la forêt urbaine et protéger notre patrimoine naturel, M. Bergevin s’est impliqué intensivement dans le déploiement d’une méthode de contrôle de l’agrile du frêne, développée par Messieurs Robert Lavallée de Ressources Naturelles Canada et Claude Guertin de l’Institut Armand Frappier.

L’agrile du frêne, ce coléoptère originaire de l’Asie, s’est révélé hautement destructeur. Depuis son arrivée, il a détruit des millions de frênes et continue de se propager dans de nouvelles régions, causant des dommages économiques et écologiques considérables.

Le système de lutte à l’agrile proposé par M. Bergevin consiste en l’installation de pièges à entonnoir dans le haut des frênes. Chaque piège possède une chambre de contamination où est inséré une pochette contenant un champignon qui provoque la mort de l’insecte. En l’absence de moyens de lutte contre l’agrile au stade adulte, cet outil biologique répond actuellement aux besoins de plusieurs villes afin de contrôler sa propagation.

Toujours passionné et positif, M. Bergevin a le désir ultime de valoriser cette découverte québécoise en contribuant à l’acquisition d’encore plus de connaissances scientifiques pour gagner cette bataille contre l’agrile. Un objectif précieux à ses yeux.

Derrière cet homme noble, il y a un grand rêve : celui de sauver des frênes, autant que possible, tant au Québec que dans les autres provinces canadiennes et même dans le nord des États-Unis, où il a su intéresser des scientifiques étrangers à collaborer à l’étude.

À travers son dynamisme, ses talents de communicateur et son esprit rassembleur, Monsieur Bergevin fait rayonner la profession d’ingénieur forestier ici et ailleurs dans le monde. L’Ordre est heureux de souligner la passion et le travail magistral de cet ingénieur forestier en lui décernant le titre d’ingénieur forestier de l’année 2018.

Médaille de l’Ordre

La « Médaille de l’Ordre » est remise annuellement à un ingénieur forestier qui, par ses qualités personnelles et ses différentes réalisations, aura marqué de façon significative l’avancement et le rayonnement de la profession, et ce, tout au long de sa carrière.

OIFQ 03 copy compressedCette année, l’Ordre a choisi de remettre la « Médaille de l’Ordre » à monsieur Serge Gosselin, ing.f.

Fort d’une carrière de forestier de près de 40 ans, Serge Gosselin a évolué autant dans le domaine de la forêt privée, à ses débuts, que dans la fonction publique ainsi que dans l’industrie forestière, de laquelle il a pris sa retraite dernièrement.

Ses qualités professionnelles et humaines en ont fait un leader naturel possédant la capacité de développer une vision claire des enjeux à venir et de mobiliser son équipe à y faire face. Monsieur Gosselin a d’ailleurs été l’un des premiers forestiers à contribuer à mettre en place des mesures de conservation de l’habitat du caribou forestier de la région de Charlevoix, dès la fin des années 90. C’était avant même que l’espèce ne soit désignée menacée ou vulnérable par les gouvernements fédéral et provincial.

De plus M. Gosselin s’est particulièrement illustré au début des années 2000 en développant avec son équipe et avec la collaboration d’experts une approche novatrice de répartition des coupes afin de préserver un habitat souhaitable pour le caribou au nord du Saguenay. Ce projet s’est d’ailleurs vu décerner un « Phénix de l’environnement » par le ministère de l’Environnement et du Développement durable du Québec en 2004. Au cours de la même année, les travaux de M. Gosselin furent également reconnus par l’Association des produits forestiers du Canada qui lui décerna le tout premier « prix canadien de l’intendance des forêts ».

On dit de M. Gosselin qu’il a toujours conservé la flamme d’un forestier engagé, le désir de trouver des solutions durables aux problématiques rencontrées et de faire évoluer les choses positivement. M. Gosselin a traversé trois régimes forestiers, soit celui des concessions forestières, des CAAF et celui des garanties d’approvisionnement, chaque fois avec la même volonté de réussir la transition en s’assurant de la collaboration de tous les partenaires.

Monsieur Gosselin s’est aussi particulièrement illustré en dirigeant pendant plusieurs années le département forestier de Produits forestiers Résolu au Saguenay – Lac-St-Jean, l’une des plus grandes divisions forestières de l’est du pays.

Monsieur Gosselin est connu pour sa grande compréhension des enjeux globaux touchant la pratique de la foresterie. Il est également reconnu pour sa rigueur et les efforts continus qu’il a déployés pour adapter les pratiques forestières de l’industrie face à l'évolution constante des connaissances.

En raison de ses grandes qualités personnelles et professionnelles et d’une reconnaissance hors du commun de ses pairs pour l’ensemble de sa carrière ainsi que pour l’ingénieur forestier qu’il est, M. Gosselin représente un récipiendaire de grande qualité pour la Médaille de l’Ordre.

Voir le texte de remerciements de monsieur Gosselin

Fort d’une carrière de forestier de près de 40 ans, Serge Gosselin a évolué autant dans le domaine de la forêt privée, à ses débuts, que dans la fonction publique ainsi que dans l’industrie forestière, de laquelle il a pris sa retraite dernièrement.

Ses qualités professionnelles et humaines en ont fait un leader naturel possédant la capacité de développer une vision claire des enjeux à venir et de mobiliser son équipe à y faire face. Monsieur Gosselin a d’ailleurs été l’un des premiers forestiers à contribuer à mettre en place des mesures de conservation de l’habitat du caribou forestier de la région de Charlevoix, dès la fin des années 90. C’était avant même que l’espèce ne soit désignée menacée ou vulnérable par les gouvernements fédéral et provincial.

De plus M. Gosselin s’est particulièrement illustré au début des années 2000 en développant avec son équipe et avec la collaboration d’experts une approche novatrice de répartition des coupes afin de préserver un habitat souhaitable pour le caribou au nord du Saguenay. Ce projet s’est d’ailleurs vu décerner un « Phénix de l’environnement » par le ministère de l’Environnement et du Développement durable du Québec en 2004. Au cours de la même année, les travaux de M. Gosselin furent également reconnus par l’Association des produits forestiers du Canada qui lui décerna le tout premier « prix canadien de l’intendance des forêts ».

On dit de M. Gosselin qu’il a toujours conservé la flamme d’un forestier engagé, le désir de trouver des solutions durables aux problématiques rencontrées et de faire évoluer les choses positivement. M. Gosselin a traversé trois régimes forestiers, soit celui des concessions forestières, des CAAF et celui des garanties d’approvisionnement, chaque fois avec la même volonté de réussir la transition en s’assurant de la collaboration de tous les partenaires.

Monsieur Gosselin s’est aussi particulièrement illustré en dirigeant pendant plusieurs années le département forestier de Produits forestiers Résolu au Saguenay – Lac-St-Jean, l’une des plus grandes divisions forestières de l’est du pays. 

Monsieur Gosselin est connu pour sa grande compréhension des enjeux globaux touchant la pratique de la foresterie. Il est également reconnu pour sa rigueur et les efforts continus qu’il a déployés pour adapter les pratiques forestières de l’industrie face à l'évolution constante des connaissances.

En raison de ses grandes qualités personnelles et professionnelles et d’une reconnaissance hors du commun de ses pairs pour l’ensemble de sa carrière ainsi que pour l’ingénieur forestier qu’il est, M. Gosselin représente un récipiendaire de grande qualité pour la Médaille de l’Ordre.

 

 Au nom du Conseil d'administration de l'OIFQ, le président de l'Ordre, monsieur François Laliberté, ing.f., M.Sc., désire féliciter chaudement les récipiendaires des Distinctions 2018.